Les ramiers et les tourterelles

Et par le pouvoir d’un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

#Liberté.


Paul Eluard

Le refuge Santuario Lapalomatriste accueille exclusivement des pigeons bisets, qui sont des animaux domestiques. Il y a une grande variété de couleurs du plumage chez les bisets.

Les pigeons bisets, s'ils restent piétons, s'adaptent très bien à leur situation d'animal handicapé.

Les ramiers et les tourterelles turques, par contre, sont des oiseaux sauvages.

Ils sont uniformes. On les reconnaît facilement à leur collier, noir chez les tourterelles, blanc chez les ramiers. 

Ce sont des oiseaux qui appartiennent à la faune sauvage. Quand vous trouvez un ramier ou une tourterelle en détresse, il convient de l'emmener au plus vite dans le centre de faune le plus proche pour lui donner un maximum de chances de survie.

Pigeon ramier

Tourterelle turque

Très souvent surgit la question éthique: "que dois-je faire si l'oiseau sauvage que j'ai trouvé risque de rester handicapé? Dois-je l'emmener dans un centre où il sera euthanasié, ou dois-je le garder moi-même et essayer de lui donner la meilleure vie possible?

Pour vous aider à prendre une décision, je vous propose de lire le texte suivant, écrit par Kay McKeever, la fondatrice de "The Owl Foundation"


"Ce qui donne une qualité de vie à la faune sauvage : le fait d'être en #liberté, même brièvement et précairement, la capacité de faire tous les choix, l'accomplissement d'un rôle évolutif. Et aussi la restauration de la liberté alors qu'elle était presque perdue à jamais. 

Mais qu'en est-il de ceux qui sont définitivement mutilés ? Ah oui, qu'en est-il d'eux ? L'euthanasie est-elle la seule réponse ? Non, mais c'est généralement la meilleure réponse. L'euthanasie peut être une fin à la douleur et à la terreur, une alternative compatissante et morale à une vie en captivité tellement diminuée en qualité que son maintien est vraiment un acte de cruauté. Et lorsque des dommages permanents rendent la liberté suicidaire et la libération irresponsable, les chances d'une vie de qualité en captivité sont très réduites.

Voici un exemple de ce qu'il faudrait fournir, pour justifier le maintien en vie d'une créature sauvage endommagée - une créature qui est née libre et se souviendra de la liberté toute sa vie, une créature qui ne sera jamais apprivoisée. Supposons qu'il s'agisse d'un hibou , incapable de voler.

 Pouvez-vous lui fournir une enceinte aussi longue et aussi haute qu'elle aurait dû l'être lorsqu'elle pouvait voler ? Il aura besoin de la même taille pour sa santé psychologique. Il aura besoin de branches hautes et d'un moyen de grimper jusqu'à elles, où il se sentira en sécurité. Il aura besoin de sentiers arborés vers d'autres parties de la cage, hautes et basses. Il doit pouvoir choisir entre des branches épaisses et des branches fines, des gîtes abrités et exposés, du soleil et de l'ombre, des cavités et des plates-formes ouvertes.

 Il doit avoir une piscine large, peu profonde et sans pente et une bûche ou un rocher à côté pour les ablutions. Il a besoin d'un régime alimentaire à vie composé de proies naturelles de l'espèce. Il a besoin d'avoir la possibilité d'être en compagnie d'un autre de son espèce (de préférence du sexe opposé), mais aussi de pouvoir être seul dans son propre espace. Il doit être laissé seul par les humains. Il a besoin de tous les choix possibles auxquels vous pouvez penser pour lui donner, même si vous ne pouvez jamais lui donner la seule chose qu'il ne cesse d'attendre.

 Si vous pouvez faire toutes ces choses, alors vous aurez réduit le stress (le plus grand tueur de tous) au point où votre oiseau ne tombera jamais malade, n'aura jamais besoin de médicaments et pourra même faire des bébés puisqu'il atteindra sa durée de vie naturelle. Et alors vous pourrez dire avec vérité que vous lui avez donné une vie de qualité.

 Mas il y a quelque chose que vous devez savoir, même si cela vous brise le cœur. 

Malgré toutes vos longues heures, vos efforts physiques, vos dépenses et vos disputes avec les autres sur vos priorités, et même votre véritable affection pour cette créature que vous avez appris à aimer, il manquera une chose à sa vie. Et si vous laissez la porte de la cage ouverte, il optera pour cette chose au-dessus de toutes les autres qui lui ont été fournies, et il sortira par la porte de la #liberté et de sa mort. 

Parce que c'est l'essence de toute la faune sauvage "

Ma propre expérience


Un oiseau sauvage, handicapé des ailes, qui n'arrive pas à voler, enfermé dans une volière, est presque toujours en souffrance psychologique. J'ai eu des ramiers handicapés qui se jetaient contre la clôture et s'esquintaient les ailes avec du sang à ne plus en finir...jour après jour après jour... À la fin les blessures étaient tellement infectées qu'ils mouraient d'infection malgré les soins, antibiotiques, anti-inflammatoires...

D'autres passaient leur journée à regarder dehors, immobiles, apathiques, hypnotisés par ce qui se trouvait en dehors de la clôture...la nature, la liberté..

En plus, chaque soir, hyper stress, car il fallait les attraper ou les "chasser" dans l'enclos sécurisé contre les prédateurs de la nuit...ils n'y entrent pas d'eux mêmes, c'est contre nature... 

Bien sûr, il y a des exceptions, des exemples de ramiers ou tourterelles sauvés, restés handicapés, et qui vivent dans des circonstances acceptables.


Que toutes ces informations puissent vous être utiles pour prendre la meilleure décision possible.